Venez, allez, n'hésitez pas ...

Laissez- moi vous prendre la main et vous emmener dans mon monde.
Pour quelques instants, quittez ce présent.
Je vous invite au rire, à l'évasion, à sauter à pieds joints dans mon imagination.
Alors, on y va?

lundi 8 juin 2009

Adieu patate! Autobiographie gourmande d'une pomme de terre, nouvelle

Ensuite, avec mes congénères, on nous a amené dans une grande pièce sombre et fraîche. Heureusement que nous étions plusieurs pour nous réchauffer. Et puis, par poignées, mes camarades ont commencé à disparaître. Une grande pince rose les attrapait et nous ne les revoyions plus. Un jour, ça a été mon tour. La grande pince m’a attrapé et jeté sur une grande table froide et grise. Ils m’ont mise toute nue.
- C’était affreux, grogna-t-elle en étouffant un sanglot.
L’homme avait presque les larmes aux yeux.

Et puis, une fois nue, j’ai été passée sous l’eau très froide, si froide que je frissonnais jusqu’au centre de mon corps. Et là, une lame glaciale m’a dépecée en quartier. J’avais beau crier, rien. Elle continua.

Jetée dans une eau bouillante qui me consumait les chairs, j’ai bien tenté de me reconstituer, mais impossible. Et le plus horrible était à venir. Je croyais ne pas pouvoir endurer pire, quand mise dans un cône en fer blanc, je tombais sans pouvoir lutter jusqu’à une sorte de moulinet. J’avais pu me rapprocher des autres parties de mon corps, mais quand la première partie de moi a été broyée par cette roue, je me suis évanouie. Quand j’ai repris mes esprits, j’étais liquéfiée, complètement disloquée. Alors pour enlever l’amertume de mes douleurs et de mes larmes, ils ont ajouté une pâte blanche et douce ainsi qu’une autre pâte jaune pâle. Elles étaient douces et me faisaient du bien.

L’homme n’avait plus du tout envie de manger sa purée.
- Mais, si, il faut me manger maintenant, lui dit-elle.
- Je ne vais quand même pas vous achever une seconde fois, petite pomme de terre!
- Si, sans quoi, toute ma vie aura été gâchée. Rappelez-vous comme j’ai travaillé relâche, ce petit goût de noisette. Alors, régalez-vous sans plus tarder, mais n’oubliez jamais l’histoire de la petite Bonotte de Noirmoutier !

1 commentaire:

Virginie Gervais-Marchal a dit…

C'est drôle et instructif!

Bravo!