
Brutalement, mon regard se détache des mots pour rejoindre un ailleurs. Les vers résonnent dans ma tête. Ils surgissent du plus profond de mon inconscient et se répercutent en moi tel un boomerang. C’est sûr, je le connais, je l’ai étudié.
Je revois la petite fille, dans son ensemble blanc et bleu, sandales aux pieds, assise derrière son pupitre, à côté d’une autre gamine aussi mignonne qu’elle. Ses deux grands yeux verts, encadrés de longues nattes épaisses, fixent avec avidité la maîtresse qui, droite et sévère, explique à son jeune public les principes élémentaires de la division.
Je revois la petite fille, dans son ensemble blanc et bleu, sandales aux pieds, assise derrière son pupitre, à côté d’une autre gamine aussi mignonne qu’elle. Ses deux grands yeux verts, encadrés de longues nattes épaisses, fixent avec avidité la maîtresse qui, droite et sévère, explique à son jeune public les principes élémentaires de la division.
Soudain, la cloche retentit. Sans que l’institutrice puisse les retenir, un flot d’enfants traverse le couloir et descend les escaliers pour rejoindre la récréation. Je cours avec eux. Je ris. Je tiens la petite main douce de mon amie. Nous filons au fond de la cour, sous les tamarins. On y est à l’ombre, et plus tranquille pour sauter à l’élastique. Les garçons sont un peu plus loin, accroupis par terre en train de disputer une partie de billes. Tout en jouant, on les observe du coin de l’œil. Laurent vient de perdre sa collection d’Agates et Claire-Marine a marché sur le fil. C’est mon tour. Emmanuelle, Isabelle et Laetitia discutent, assises à même le sol, pas très loin de nous. Et voilà Sébastien, mon amoureux, qui m’a offert ce tout petit échantillon de parfum volé la veille, dans la trousse de toilette de sa maman.
J’aperçois, près de la cantine, les caisses de pains au chocolat chaud et les glaçons à la Grenadine, fabriqués dans les pots de yaourt, que les classes du Cours Moyen vendaient pour financer leur voyage de fin d’année.
J’aperçois, près de la cantine, les caisses de pains au chocolat chaud et les glaçons à la Grenadine, fabriqués dans les pots de yaourt, que les classes du Cours Moyen vendaient pour financer leur voyage de fin d’année.
La cloche sonne. Je me range. La maîtresse est déjà là. L’air grave, elle espère le silence pour nous autoriser enfin à regagner nos salles. Je monte les marches doucement. Côté mur. Côté rampe, les garçons en profitent pour regarder sous nos jupes. Je traverse la coursive bleue pâle du second étage. La classe de madame Reynald se situe au fond, sur la droite.
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