
L’attente s’explique. C’est une des meilleures boulangeries de la ville. Comme elle se trouve à côté de chez moi, j’en profite. Mais sa réputation est un peu surfaite et ils sont désagréables. Jamais un sourire ! À croire que tout leur est dû ! Je grogne et je marmonne. Regardez là celle-là, avec sa sale tête, elle ne pourrait pas dire bonjour au moins ? Tout ça parce qu’ils vendent du bon pain !
Courage, plus que quatre personnes et je ressors avec ma Tradition. J’essaye de me détendre. Plusieurs regards sur la trotteuse de la montre m’ont confirmé que j’avais encore quelques bonnes minutes devant moi. Ils ne possèdent peut-être pas le sourire aux lèvres, mais ils ont un point fort : la décoration.
Elle est variée et change régulièrement. À la rentrée des classes, on assiste à la valse des ardoises et au cortège des Totos, dessins, blagues et devinettes en tout genre. Sorcières et toiles d’araignées envahissent la boutique pour Halloween. Guirlandes et boules sont de circonstance en décembre. En janvier, les ornements dépendent du sujet choisi par le pâtissier pour les fèves des galettes des Rois. Ce mois-ci, le thème oscille entre la neige, le froid de l’hiver et l’école, encore et toujours. Entre les gâteaux, des bonhommes d’un blanc immaculé, balai à la main, s’ennuient. Des sapins verts en plastique ornent l’étagère des confitures maison. De grosses boules de coton pendent au-dessus de nos têtes. Des ardoises couvertes de maximes égayent les murs.
J’avance un peu plus. S’ils prennent tous des pâtisseries, je vais vraiment finir par être en retard ! Nouveau soupir de désespoir et d’agacement. Je contemple l’étal de tartes et tartelettes en tout genre. Scotché à la vitrine, sur une pâle imitation de parchemin, un écrit. À vue d'œil à un poème.
Que le temps semble long !
Machinalement, mes yeux se posent à nouveau sur le petit texte.
Le cancre. Le titre me rappelle vaguement quelque chose. J’ai dû l’apprendre à l’école. Je parcours d’un œil distrait les vers.
Il dit non avec la tête
Il dit oui avec le cœur
Il dit oui à ce qu’il aime
Il dit non au professeur.
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout.
Et les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.
J’avance un peu plus. S’ils prennent tous des pâtisseries, je vais vraiment finir par être en retard ! Nouveau soupir de désespoir et d’agacement. Je contemple l’étal de tartes et tartelettes en tout genre. Scotché à la vitrine, sur une pâle imitation de parchemin, un écrit. À vue d'œil à un poème.
Que le temps semble long !
Machinalement, mes yeux se posent à nouveau sur le petit texte.
Le cancre. Le titre me rappelle vaguement quelque chose. J’ai dû l’apprendre à l’école. Je parcours d’un œil distrait les vers.
Il dit non avec la tête
Il dit oui avec le cœur
Il dit oui à ce qu’il aime
Il dit non au professeur.
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout.
Et les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.
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