Venez, allez, n'hésitez pas ...

Laissez- moi vous prendre la main et vous emmener dans mon monde.
Pour quelques instants, quittez ce présent.
Je vous invite au rire, à l'évasion, à sauter à pieds joints dans mon imagination.
Alors, on y va?

jeudi 27 novembre 2008

Réminiscence, 1


Derrière la fenêtre, je contemplais le cortège tumultueux de majestueux cumulus gris, défilant dans un ciel noir, à un rythme soutenu.
Soudain, ce camaïeu de gris, ces nuances noires, ces rondeurs pommelées, et ce paysage qui m’apparaît si clair, les contours de la maison d’en face si nets, l’horizon est comme lavé.

Alors mon esprit s’égare, vagabonde, franchit l’Équateur, et je me retrouve derrière la fenêtre de ma chambre, en pleine saison des pluies. L’eau n’en finit pas de tomber. Les gouttes énormes brutalisent le carreau. Par-dessus, comme un deuxième front, la moustiquaire tremble. Il pleut. L’atmosphère est si moite. La chaleur colle à la peau.
Quand est-ce que cette averse va donc cesser ?

Alanguie sur mon lit, j’attends un moment de répit pour pouvoir sortir. Dehors le ballet des voitures, des pick-up vomissant hommes, cabris, poules, demeure immuable.

Soudain, le silence.

La pluie s’est arrêtée. Je rejoins le balcon. L’air semble presque frais. En face de moi, les arbres, les immeubles, les maisons, les routes, tout est propre. La ville a été douchée, baignée.
La latérite a perdu de son éclat, mais la poussière ne chatouille plus les narines. Le vert des palmiers et des cannes à sucre éblouit, si puissant qu’il en est insultant, les bougainvillées et les flamboyants n’ont qu’à bien se tenir.

Sur la Costa del Sol, la mer boueuse menace et les vagues pendant un temps lèchent les bords sablonneux de la chaussée.
Le trafic s’intensifie. C’est ainsi. Quand la pluie cesse, il faut sortir. Maintenant ou jamais. Je passe devant les portes, closes en ce début d’après-midi, de la boîte de nuit à la mode, ou peut-être nous nous retrouverons ce soir.

Et puis, le brouillard. La pluie, la boîte, les restos, les gens, tout s’évapore en un claquement de doigts.
Il ne reste rien de tout ça. Le souvenir d’une liberté intense. Des flashs, des odeurs, des émotions. Et le cœur douloureux qui se gonfle lorsque sur les ondes radios résonne quelquefois le saxo pleurant les notes un zouk love égaré dans nos froides contrées.




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