Venez, allez, n'hésitez pas ...

Laissez- moi vous prendre la main et vous emmener dans mon monde.
Pour quelques instants, quittez ce présent.
Je vous invite au rire, à l'évasion, à sauter à pieds joints dans mon imagination.
Alors, on y va?

vendredi 4 juillet 2008

Derrière l'écran, 4


Elle était donc entrée dans un magasin, une boutique voisine de la cordonnerie, qui vendait, réparait, prêtait des ordinateurs. C’était aussi un lieu où l' on pouvait téléphoner, photocopier, naviguer sur internet. Une sorte de caverne d’Ali Baba du computer.
Novice dans ce domaine, elle avait naïvement questionné le vendeur sur les différentes causes pouvant empêcher un ordinateur de fonctionner. Celui-ci touché par cet extra-terrestre informatique avait accepté de venir dans son bureau et d’intervenir sur la machine qui refusait de démarrer. Après tout, ils étaient voisins et elle lui demandait un service.

- L’écran ne s’allume pas parce que vous n’avez pas le câble pour le relier au moniteur ! C’est tout !
Le verdict était tombé. L’homme riait gentiment de cette fille qui semblait ne jamais avoir eu, ni vu d’ordinateur.
- J’imagine qu’il me faut un fil, alors.
- Tout juste !
- Ecoutez, vous en parlez à votre patron et s’il est d’accord, je vous donne le câble et je viens voir si votre bécane fonctionne correctement d’ici la fin de la semaine. Je n’ai pas trop de boulot au magasin, alors, je peux passer. OK ?
- C’est d’accord. Je verrai avec lui. Merci et à bientôt.
- A bientôt ! Au revoir !

Bien sûr, quand elle raconta cette histoire au vieux, il n’appréciât pas du tout. Combien est-ce que tout ça allait lui coûter ? Elle expliqua pendant de longues minutes, qu’avec l’ordinateur ce serait sans doute beaucoup mieux, qu’il y aurait moins d’erreur dans les comptes…
Ce dernier argument eu raison de son opposition. Les comptes sont les comptes ! Il se fixait cent cinquante euros d’investissement, et tout ce qui serait à payer en plus, il lui prélèverait sur sa paye. Magali n’était pas enchantée mais la modernité était à ce prix !

Il ne lui en fallait pas plus pour mettre un peu de piment dans sa vie. L’ordinateur allait-il finalement fonctionner ? Y arriverait-elle ? Elle le souvenait de ses voisins dans les Pyrénées. Le plus jeune fils travaillait beaucoup sur l’ordinateur. Il entrait dans la machine tout ce qui concernait l’exploitation lui avait dit un jour l’agricultrice.
Sûrement que les débuts seraient un peu durs, elle allait devoir travailler en double, faire la compta papier et doubler sur l’ordinateur. Quand reviendrait-il pour tout mettre en place ?

Il avait tenu parole. Avant la fin de la semaine, il était revenu avec un câble. Il lui avait expliqué que sa machine était un peu vieille, que ça la dépannerait sans doute un moment mais que si elle se mettait définitivement l’utiliser, elle aurait besoin d’un appareil plus récent et plus puissant. Il lui parla de la Fnac, de Surcouf, de toutes les petites enseignes d’informatique qui ponctuent les rues du douzième arrondissement. Il lui montra comment mette en route son ordinateur, quelles fonctionnalités il possédait. Il disserta longuement sur les logiciels professionnels pour la comptabilité, les tableurs. Elle buvait ses paroles, s’appliquait à tout retenir. Il proposa de lui montrer comment il tenait la comptabilité de son magasin, il voulait lui montrer quelques trucs, des ficelles du métier. Elle était enchantée.

Alors, le midi, elle n’allait plus au square s’abreuver de la vie des autres, elle s’essayait à vivre la sienne. Ce n’était pas grand-chose en soi, un voisin qui parlait de chiffres, de logiciels de tableur et qui lui montrait comment faire des opérations sur l’ordinateur. Mais pour elle ! C’était si impensable et si improbable ! A travers l’ordinateur, elle entrevoyait tout ce qui pourrait lui être utile, tout ce qu’elle pourrait faire. D’autant plus que l’ordinateur du voisin était équipé d’Internet ! Elle ne pouvait pas l’avoir au bureau. Le vieux ne serait pas d’accord. Il fallait, si elle avait tout compris, un modem, une ligne…Elle qui n’avait déjà pas le téléphone ! Mais que de promesses derrière ce petit mot, Internet !

1 commentaire:

Virginie Gervais-Marchal a dit…

L'amour, l'Amour, je sens poindre l'Amour!

la suite, la suite, la suite!